i feel safer with you by my side.

18h30. Tu rentres enfin à la maison, que tu as quitté il y a deux heures à peine. T'avais besoin de prendre l'air, de voir tes amis, d'être une adolescente normale et non pas une fille-mère d'une enfant d'un an. T'avais besoin de retrouver le goût de ta vie d'avant, de vivre ta jeunesse. Alors tu as laissé Avalyn à la maison, avec Lynette, ta mère. Ta génitrice plutôt, parce qu'elle n'a jamais réellement été une mère à tes yeux. Tu t'es dit qu'elle serait capable de gérer, avec l'aide de finn, ton frère de treize ans. Juste deux petites heures, ce n'est pas la mer à boire. Honnêtement, t'aurais préféré la laisser à l'un de tes frères et sœurs, mais aucun de tes aînés n'était à la maison à ton départ. Alors tu n'as pas eu le choix. T'aurais pu rester, mais t'as été égoïste. Et t'en payes le prix. Parce que quand tu passes la porte, t'entends ta fille hurler comme jamais. Ton cœur manque un battement, tu t'élances dans la maison, et tu retrouves Avalyn assise sur le tapis du salon, ta mère avachie dans le canapé, à moitié endormie, ou à moitié bourrée. Ton cœur se serre quand t'attrape ta fille qui hurle de plus belle. Son visage est bouffie presque violet, ses yeux tout rouges. "Qu'est ce que tu as mon cœur ?", tu répètes inlassablement tandis que ta mère bafouille quelque chose sans même relever la tête. T'es furieuse. Furieuse contre elle. Furieuse contre toi. Tu as été conne. Tu vas dans la cuisine, tu prépares un biberon, qu'Avalyn refuse catégoriquement de boire. Et tu paniques. Pourquoi n'arrête-t-elle pas d'hurler, hein ? Et une idée te traverse l'esprit. Une idée désagréable. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Et si Lynette l'avait fait tomber dans les escaliers ? Ou tomber tout court d'ailleurs. Et si elle lui avait donné quelque chose de nocif à manger ? Tu paniques. Ni une, ni deux, tu attrapes le sac à langer et les clés de la voiture. Tu installes ava dans son siège et tu roules vers l'hôpital. T'es persuadée que quelque chose ne va pas. Quand tu entre dans le hall, tu te précipites vers l'une des réceptionnistes, que tu ne connais pas, malgré que t'aies travaillé ici il y a deux ans. Je voudrais voir le docteur Fitzgerald, s'il vous plaît. C'est une urgence. Elle te regarde avec de grands yeux ronds, avant d'ouvrir la bouche et d'oser te dire qu'il faut que tu patiente et qu'elle ne peut pas faire venir un médecin comme ça. Et tu as beau essayé de la raisonner, rien n'y fait. Connasse. Alors tu décides de te débrouiller seule. Tu connais l'hôpital, alors tu t'engouffres dans un couloir, Avalyn dans les bras. Et tu cherches la seule personne qui peut t'aider, là, maintenant. Le père de ta fille. L'homme avec qui tu couches, sachant pertinemment qu'il est en couple. L'homme pour qui tu as peut-être des sentiments, sans oser te l'avouer. Les gens, les médecins, les infirmières te regardent. Parce que voir une adolescente avec un bébé qui hurle dans ses bras, c'est un spectacle qui attise la curiosité. La pitié aussi, sûrement. Mais tu t'en fiches. Tu n'as qu'une chose en tête : trouver Tobias. Tobias que t'aperçois enfin, au bout d'un couloir, le nez plongé dans un dossier médical. Tu t'approches, et tu paniques encore plus. Et s'il te reprochait ton inconscience ? Et si quelque chose de grave était réellement arrivé à Avalyn ? Te le pardonnerait-il ? Pas sûr. Tu te plantes devant lui. J'ai besoin de toi. J'crois qu'il y a quelque chose qui cloche avec Avalyn.

tu n'as aucune envie de rentrer à la maison ce soir. mais alors, vraiment aucune. tu ne te sens pas d'humeur à affronter le silence et les non-dits, à affronter éventuellement les questions de celle qui partage ta vie. non. clairement, aujourd'hui n'est pas la bonne journée. c'est donc pour ça que tu as décidé de faire des heures supplémentaires à l'hôpital, passant de chambre en chambre pour t'assurer qu'aucun patient ne souffre, des conneries dans le genre. t'es pas vraiment de ce type de médecins. t'es pas le plus attentionné et tu le sais. oh, tu fais le nécessaire, tu prends régulièrement des nouvelles et tu es très professionnel, mais tu sais que certains de tes collègues le font beaucoup plus que tu ne le fais. tu jettes un coup d'œil à l'heure. dix-huit heures passées. déjà. tu retiens un soupir, alors que tu sors d'une chambre, croisant quelques infirmières avec qui tu échanges quelques mots. et si tu avais été de meilleur humeur, sans doute que tu te serais permis un ou deux sourire charmeur, mais t'as un pressentiment qui t'empêche de le faire. tu continues d'arpenter les couloirs blancs et silencieux pendant quelques minutes, avant de récupérer un des dossiers que tu transportes pour y chercher une information importante. tu retiens un soupir, vraiment pas concentré. heureusement, que ta journée est censée être terminée. tu passes une main sur ton visage, grimaçant à la sensation de tes joues mal rasée. tu relèves la tête en entendant les pleures d'un bébé et tu te pinces les lèvres quand la silhouette d'ellie se dessine devant toi, sa - votre - fille dans les bras. j'ai besoin de toi. j'crois qu'il y a quelque chose qui cloche avec avalyn. tu te mords la lèvre, jetant un regard presque anxieux autour de vous. il faut absolument qu'on évite de te voir avec une adolescente et un bébé. les gens pourraient se rendre compte de ce qu'il se passe. mais face à la détresse apparente dans son regard, tu te dis que tu lui reprocheras de se pointer comme ça à l'hôpital plus tard. suis-moi. tu souffles simplement, priant silencieusement pour que la petite salle de repos soit vide à cette heure de la journée. et, effectivement, elle est belle et bien vide. tu fais entrer ellie et avalyn - qui s'époumone toujours dans les bras de sa mère - avant de refermer la porte. tu retires ta blouse blanche, la posant sur une chaise. je peux ? tu demandes en désignant ta fille, la prenant rapidement dans tes bras. tes gestes sont encore hésitant malgré que la petite ait déjà un an. mais bon, tu ne la vois pas très souvent. les occasions sont rare. et peut-être qu'au fond, tu le regrettes un peu. tu la berces doucement. qu'est ce qu'il s'est passé ? tu demandes finalement à la jeune femme, essayant de calmer la petite comme tu peux. t'as jamais vraiment été doué avec les enfants même si tu penses honnêtement ne pas trop mal t'en sortir avec avalyn. enfin. pour une première fois. tu termines par t'asseoir sur une des chaises présentes dans la pièce, éloignant une des mèches du front de ta fille. chh bébé. tu murmures, un peu démuni face aux pleurs de la petite, même si tu as l'impression qu'ils se calment doucement.

Non, c'est vrai, tu n'as pas pensé aux possibles conséquences de ta venue à l'hôpital. Peut-être aurait-il fallut que tu appelles tobias avant de débouler sur son lieu de travail comme ça. Mais ça ne t'est même pas venu à l'esprit. T'es trop paniquée, tu t'es trop précipitée. T'es persuadée que la santé de ta fille est en jeu. Le truc, c'est que tu pourrais mettre votre secret - à tobias et toi - en jeu. Qu'adviendrait-il de vous si quelqu'un apprenait pour votre histoire, votre liaison, pour avalyn ? Tobias, il finirait en prison. Toi ? Tu serais simplement punie à vie. Mais vous êtes présentement dans un hôpital, personne ne pourrait se douter de quoi que ce soit. Après tout, tu pourrais être la mère d'une patiente du docteur fitzgerald. Encore faudrait-il éviter de croiser des personnes avec qui tu as travaillé deux ans au par avant, juste avant de tomber enceinte. Ouais, parce que ça serait un peu louche que tu reviennes ici avec un bébé, en demandant tobias. Mais peu importe. La seule chose dont tu te préoccupe actuellement, c'est justement ce bébé que tu tiens entre tes bras. Avalyn qui s'époumone depuis tu ne sais combien de temps, pour une raison que tu ignores. Tu as besoin de l'avis d'un médecin. Tu as besoin de tobias. Tobias qui paraît un peu surpris en te voyant. Tobias qui ne perd pas de temps pour te faire pénétrer dans la première salle venue. Une salle de repos vide, à l'abri des regards indiscrets et des commères à l'affût de ragots. Il retira sa blouse blanche, et toi tu tente une dernière fois de bercer avalyn pour la calmer, sans succès. T'en pleurerais presque pour le coup. T'es inquiète, frustrée, apeurée. Et t'es presque soulagée quand l'interne demande à prendre sa fille dans ses bras. Tu as la gorge trop serrée pour répondre quoi que ce soit, alors tu te contentes de hocher la tête pour lui donner ton accord. C'est sa fille aussi, alors tu ne lui refuseras jamais ce genre de chose. Il la berce, et en temps normal, ça t'aurait probablement fait fondre. Parce que Tobias, il ne passe beaucoup de temps avec votre fille, et tu le regrette un peu. Et t'aimes les voir ensemble, même s'il paraît un peu maladroit. qu'est ce qu'il s'est passé ? tu te mords les lèvres, tu culpabilises. Tu ne sais même pas si t'es censée lui dire la vérité. Mais à quoi bon mentir ? De toute façon t'es même pas sûre de pouvoir inventer quelque chose de suffisamment réaliste pour qu'il le croit. J'ai laissé avalyn à ma mère. Je suis sortie juste deux heures. Et quand je suis rentrée elle hurlait. Elle n'arrête pas depuis. Elle n'a jamais fait ça. J'sais pas ce qui lui arrive. tu n'as jamais parlé de ta mère à tobias. Jamais. Parce que t'en as honte. Parce que tu ne la considère pas comme ta mère. Mais pour dire vrai, tu ne lui as jamais vraiment parlé de ta famille. Il sait le principal, les grandes lignes, mais c'est tout. Elle l'a peut-être fait tomber ? Ou alors, j'sais pas, elle lui a peut-être donné quelque chose à manger. Il faudrait faire des examens. Tu fais les cents pas, tu tournes en rond comme un fauve en cage. Ça t'aide à éviter de fondre en larmes. Lui, il s'assoit, avalyn sur ses genoux. Et ô miracle, elle semble se calmer un peu. Ses cris se font moins perçants. Puis ils finissent même pas s'arrêter. Elle s'est arrêtée. Tu... Elle va bien ?

clairement, tu ne t'attendais pas à voir ellie débarquer à l'hôpital, avalyn en pleurs dans ses bras et un air totalement paniqué sur le visage. tu ne sais pas vraiment comment réagir, alors tu dis simplement à la jeune mère de te suivre. tu gardes tes distances, évitant de t'inquiéter tout e suite pour ta fille. ce n'est que lorsque tu refermes la porte d'une salle vide derrière toi que tu t'autorises un léger soupir et que tu demandes à la jeune femme si tu peux prendre la petite. tu prends rapidement avalyn dans tes bras, la berçant doucement, essayant de calmer ses cris et ses pleurs. j'ai laissé avalyn à ma mère. je suis sortie juste deux heures. et quand je suis rentrée elle hurlait. elle n'arrête pas depuis. elle n'a jamais fait ça. j'sais pas ce qui lui arrive. tu fronces un peu les sourcils. parfois tu oublies qu'ellie est encore jeune, trop jeune pour être maman à son tour. et sans doute qu'elle avait besoin de voir ses amis, de sortir un peu s'aérer l'esprit l'histoire de quelques heures. elle l'a peut-être fait tomber ? ou alors, j'sais pas, elle lui a peut-être donné quelque chose à manger. il faudrait faire des examens. tu hausses vaguement les épaules, glissant tes doigts dans les cheveux fins de la petite. elle se calme peu à peu dans tes bras, et tu déposes un baiser sur son front, un léger sourire sur les lèvres. elle s'est arrêtée. tu... elle va bien ? tu t'adosses contre la chaise en soupirant doucement, laissant avalyn tirer sur le bas de ton t-shirt. oui, je pense. tu observes ta fille un moment, avant de relever les yeux vers ellie, ne sachant quoi ressentir en l'observant. toute cette histoire était censée être une erreur, à la base. mais ... c'est devenu beaucoup plus que ça. je suis sûr que ta mère sait s'occuper d'enfants, après tout, t'as des frères et sœurs, non ? tu demandes en haussant vaguement les épaules. ellie t'as jamais trop parlée de ta famille et tu l'as jamais fais non plus. j'pense qu'avalyn a pas l'habitude d'être autant séparée de toi. ou de perdre ses repères. je sais pas trop, mais j'pense pas qu'elle ait mangé quelque chose qui l'aurait rendue malade, elle m'a l'air en forme. tu souris en observant ta fille babiller face à toi. je suis pas pédiatre, et ça serait trop suspect si je demandais à un pédiatre de l'hôpital de la voir maintenant. je m'inquiéterais pas à ta place, elle a l'air d'aller bien. tu passes une main sur ton visage. t'es un peu perdu avec tout ça. t'as jamais eu d'enfants à t'occuper. enfin si, tes frères et sœurs rapidement, mais t'as jamais vraiment voulu le faire, étant adolescent quand les deux derniers sont nés. tu laissais ce boulot à ta mère et ton beau-père. et sans doute que le faire à l'époque, ça t'aurais aider pour avalyn. mais bon. tant pis. si vraiment dans la nuit ça va pas ou quoi, tu demanderas le pédiatre de garde de ma part. je laisserais un mot avant de partir tout à l'heure. tu souffles finalement. tu trouveras bien une excuse. après tout ellie pourrait être une amie d'une de tes sœurs. une connerie dans le genre. quelque chose qui passera comme excuse. qui ne fera pas trop suspect.

oui, je pense. Il suffit de trois mots pour faire redescendre le stresse, toute cette tension que tu ressentais. Tu te permets de souffler, de passer tes mains dans tes cheveux faussement blonds. je suis sûr que ta mère sait s'occuper d'enfants, après tout, t'as des frères et sœurs, non ? Ta mère, tes parents, ta famille en général, c'est un sujet que t'évites. Tu n'en parles jamais, c'est un peu comme un sujet tabou, le genre de conversation que tu préfères ne pas avoir. Parce que t'as beau les aimer, tout est bien trop compliqué. Oui, tu as honte. Honte d'avoir des parents alcooliques. Honte d'être sous la tutelle d'une sœur qui t'en fait baver parce qu'elle te reproche d'avoir eu un bébé à seize ans. Honte de ne pas avoir une famille ordinaire, qui se réunie autour d'un bon repas chaque dimanche. J'ai sept frères et sœurs. Mais crois-moi, ma mère ne sait pas s'occuper d'enfants. Elle ne sait même pas s'occuper d'elle-même. Tu lèves les yeux au ciel en songeant à ta génitrice, à son état quand tu es rentrée, à sa façon d'être affalée dans le canapé alors qu'elle aurait dû être en train de s'occuper de sa petite-fille, ou de faire le dîner pour ses enfants. Mais non, elle devait encore être bourrée, comme d'habitude. je n'aurais pas dû laisser avalyn avec elle, j'ai été trop conne. tu te laisses tomber sur une chaise, à côté de tobias et ava. Tu t'en veux encore, et tu te promets que tu ne recommenceras plus. Pourtant il va falloir que tu trouves une solution pour septembre puisque t'envisage de reprendre le lycée. j'pense qu'avalyn a pas l'habitude d'être autant séparée de toi. ou de perdre ses repères. je sais pas trop, mais j'pense pas qu'elle ait mangé quelque chose qui l'aurait rendue malade, elle m'a l'air en forme. je suis pas pédiatre, et ça serait trop suspect si je demandais à un pédiatre de l'hôpital de la voir maintenant. je m'inquiéterais pas à ta place, elle a l'air d'aller bien. tu le regardes, tu l'écoutes avec attention, t'essayes de te rassurer, de le croire sur parole. Et au final tu te contente d'hocher la tête, encore une fois. Pourtant tu ne peux pas t'empêcher de te sentir un peu vexée. Au fond, t'aurais peut-être aimé qu'il s'en fasse moins pour sa réputation au sein de l'hôpital et qu'il court voir un pédiatre. Mais il a raison, ça serait peut-être trop suspect. si vraiment dans la nuit ça va pas ou quoi, tu demanderas le pédiatre de garde de ma part. je laisserais un mot avant de partir tout à l'heure. Merci Tobias.T'essayes de sourire, t'y arrives à peu près tu crois. Même si au final, ce sourire sur ton visage doit plus ressembler à une grimace qu'autre chose. Non, t'as pas la tête à être heureuse. T'as envie de pleurer, mais hors de question de le montrer. Parce que t'as envie de paraître forte devant tobias. Le truc, c'est que t'es loin de l'être. À ce moment précis, t'as vraiment l'impression d'être une gosse. Et tu l'es, en fait. tu crois qu'on pourrait rester là cette nuit ? Avalyn et moi, j'veux dire. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Et ça m'empêcherait de trop m'inquiéter. t'oses à peine le regarder maintenant. Tu ramènes tes genoux contre ta poitrine et tu les enroules de tes bras nus.

sans qu'elle ne te le dise clairement, tu as bien vite compris que la famille était un sujet tabou pour ellie. tu ne lui as jamais vraiment posé de question. de toute manière, votre relation n'a jamais été assez légitime pour que tu lui poses des questions sur sa famille. tu le sais très bien. j'ai sept frères et sœurs. mais crois-moi, ma mère ne sait pas s'occuper d'enfants. elle ne sait même pas s'occuper d'elle-même. je n'aurais pas dû laisser avalyn avec elle, j'ai été trop conne. tu te mords doucement le bout de la langue. peut-être que tu n'aurais pas du parler de sa famille, mais en même temps, elle a parlé de sa mère toute seule. je suis l'aîné de cinq ... tu ris nerveusement en pensant au fait que le plus jeune de ta fratrie est plus âgé qu'ellie. en parlant de la jeune femme, tu l'observes s'asseoir prêt de toi et tu décales un peu ta chaise, avalyn tendant les bras vers sa mère un moment, avant de finalement poser sa tête contre ton torse, sans doute épuisée de tant de pleurs. t'es pas conne ellie. tu pouvais pas savoir que ça se passerait ... comme ça. c'est compliqué pour les très jeunes enfants d'être séparé de leurs parents. c'est tout. tu sais qu'elle s'inquiète beaucoup et qu'elle aimerait que tu fasses en sorte que la petite voit un pédiatre, mais tu es persuadé qu'elle n'a rien. que sa maman lui manquait simplement. tu retiens un soupir. tu te débrouilleras pour laisser un mot au médecin de garde. au cas ou. merci tobias. tu hoches doucement la tête, esquissant un sourire presque timide. ton pied tapote nerveusement contre le sol, alors que tu te retrouves un instant perdu dans tes pensées, dans cette situation qui t'es toujours aussi étrange et peu familière. et tu te sens parfois comme un sombre connard. p'être que tu ne vaux pas mieux que ton père au final. tu crois qu'on pourrait rester là cette nuit ? avalyn et moi, j'veux dire. je n'ai pas envie de rentrer chez moi. et ça m'empêcherait de trop m'inquiéter. tu aimerais dire oui. ou lui dire qu'elle vienne dormir dans ton appart' pour une nuit. mais merde, t'es en couple. il ne s'agit pas juste de toi. à l'hôpital ? je pense pas, sincèrement. tu retiens un soupir, gardant ta fille dans les bras alors qu'elle commence à somnoler contre ton torse. désolé. tu chuchotes presque. tu ne sais pas quoi dire. quoi faire. tu essayes de trouver une solution, n'importe laquelle en réalité. il y en a bien une qui te vient à l'esprit, mais ... t'en sais rien. tu soupires doucement, pinçant l'arête de ton nez, les yeux fermés. t'es fatigué, clairement, tu devrais rentrer et te reposer. mais tu peux pas juste la laisser. même si tu le voulais, quelque chose t'en empêcherait. j'peux te payer une nuit d'hôtel. tu marmonnes. sans penser aux conséquences. tu joues un jeu dangereux. tu ne ais pas combien de temps tu tiendras avant de craquer et de tout révéler, mais sans doute plus très longtemps. tu sais pas de quoi est fait le destin. mais je veux que tu rentres demain. tu ajoutes, l'air presque inquiet, et la voix sévère. t'as l'impression de réprimander ton frère ou ta sœur. mais c'est un peu comme, non ? pas vraiment, en réalité. tu sais pas si elle va accepter cette alternative, tu sais pas ce qu'elle va répondre et toi, tu sais pas ce que tu vas faire. rentrer ou pas. t'en as pas envie, au fond. t'as envie d'passer du temps avec ta fille.

je suis l'aîné de cinq ... la conversation prend une tournure inattendue, et un peu étrange. Jamais vous n'aviez réellement parlé de vos familles. Et brutalement, tu te rends compte que tu ne connais rien de la vie de tobias. Si, le principal, évidemment, mais aucun détail, aucune anecdote. Et c'est la même chose pour lui, il ne sait rien de toi. Au tout début de votre relation, les conversations se limitaient à du flirt, des sous-entendu souvent pervers, des remarques en l'air et des jeux de mots débiles. Puis vous avez fini par vous rapprocher, sans vraiment parler. Du sexe. Que du sexe. Pourtant t'apprécies la compagnie du docteur. Ça a toujours été le cas. Mais peut-être que maintenant que vous avez avalyn, vous devriez faire un effort ? Mais en avez vous vraiment envie ? T'es un peu perdue. Encore plus quand il décale sa chaise alors que tu viens de t'asseoir près de lui. Votre relation est bizarre, la situation est presque gênante. Alors tu parles, pour essayer de balayer le malaise. J'imagine que ça ne doit pas être facile d'être l'aîné. Toujours devoir prendre soin des plus jeunes.. toi t'as plus ou moins de chance, t'es la cinquième, t'es une enfant du milieu, l'une de celles de qui on se soucie le moins. Tu n'as pas le devoir de t'occuper des plus petits, et tu n'as pas besoin qu'on s'occupe de toi. Quoi que... t'es pas conne ellie. tu pouvais pas savoir que ça se passerait ... comme ça. c'est compliqué pour les très jeunes enfants d'être séparé de leurs parents. c'est tout. tu poses ton menton sur tes genoux en regardant devant toi. Tu mets du temps à répondre cette fois ci, parce que tu réfléchis à la réponse que tu vas donner. Tu veux la vérité ? Je crois que si, je m'attendais un peu à ce que ça se passe mal. Je ne m'attendais pas à ce qu'Avalyn réagisse comme ça, mais... Tu ne connais pas ma mère, tobias. Elle est incapable de prendre soin d'un bébé. Pourtant je suis sortie. J'ai voulu passer du temps avec mes copines alors que j'aurais dû rester avec notre fille. t'es horrible. t'es égoïste. Et Tobias devrait être en colère contre toi. Pourtant il garde son sang froid. Il t'impressionnerait presque. Comment fait-il pour être aussi calme ? Quoi que calme n'est peut-être pas le bon terme à employer, parce qu'il a l'air nerveux. C'est bizarre quand même. Vous n'êtes clairement pas à l'aise alors que vous couchez ensemble depuis deux ans. Mais c'est peut-être ça le problème. à l'hôpital ? je pense pas, sincèrement. désolé. tu t'attendais à cette réponse là, pourtant ça te fait quand même l'effet d'un coup de massue. S'en suit un long silence, gêné, personne ne sait quoi dire. Tu devrais reprendre avalyn et rentrer à la maison. Mais non, tu restes là, incapable de bouger. Parce que t'as pas envie de rentrer. T'as pas envie de voir ta mère, d'affronter les questions de tes frères et sœurs. j'peux te payer une nuit d'hôtel. mais je veux que tu rentres demain. la proposition de surprend. Tu ne t'y attendais pas. Tu pensais vraiment qu'il allait te demander de rentrer chez toi. Mais non. Apparemment il tient quand même un peu à toi, malgré ce qu'il montre ce soir. j'peux pas te laisser me payer une nuit d'hôtel. pas question ! pourtant, ce serait peut-être la solution. Avalyn est fatiguée, elle s'endort déjà, blottie contre le torse de son père. Et toi tu t'allongerais bien dans un lit aussi, loin de l'agitation de la maison halliwell, loin du bruit incessant, des cris des plus jeunes - même en pleine nuit parfois -.ou alors je paye la moitié...

tu ne t'attends pas à ce que la conversation prenne cette tournure, mais, inconsciemment, tu as envie d'en connaître plus sur la vie d'ellie, de lui dévoiler quelques secrets de la tienne. tu ne sais pas trop, au fond. t'as balancé que t'étai l'aîné de cinq enfants sans trop savoir pourquoi. pour pas qu'elle soit la seule à parler de sa famille. p'être pour lui montrer que t'es la aussi. t'en sais rien. t'as même pas tellement envie d'y réfléchir. j'imagine que ça ne doit pas être facile d'être l'aîné. toujours devoir prendre soin des plus jeunes.. tu hausses vaguement les épaules, sans trop savoir comment réagir à cette question. tu te mords la lèvre. y'a cinq ans entre moi et le suivant ... et puis. on a pas l'même père en faite. l'mien s'est barré en mettant ma mère en cloque. tu avoues, tes épaules se relâchant soudainement. j'ai jamais été trop présent pour eux. quand les deux plus jeunes sont nés, j'étais en pleine crise d'ado, et c'était pas tendre à voir. tu pouffes doucement, te grattant la joue, te remémorant cette époque. tu regrettes un peu d'avoir été aussi compliqué à gérer pour ta mère et ton beau-père. tu veux la vérité ? je crois que si, je m'attendais un peu à ce que ça se passe mal. je ne m'attendais pas à ce qu'avalyn réagisse comme ça, mais... tu ne connais pas ma mère, tobias. elle est incapable de prendre soin d'un bébé. pourtant je suis sortie. j'ai voulu passer du temps avec mes copines alors que j'aurais dû rester avec notre fille. tu retiens un soupir, berçant ta fille dans tes bras, alors que cette dernière commence à s'endormir, son pouce dans sa bouche. arrête. t'as le droit de sortir, de vivre. ne te jettes pas la faute. j'aurais dû pouvoir la garder. tu n'en rajoutes pas une couche, t'es clairement pas le mieux placer pour parler comme ça. ellie demande si elle peut dormir ici et clairement, tu sais que c'est pas possible. alors sur un coup de tête, tu lui proposes de lui payer une chambre d'hôtel pour la nuit. tu attends sa réaction, observant ta fille s'endormir. j'peux pas te laisser me payer une nuit d'hôtel. pas question ! ou alors je paye la moitié... tu retiens un soupir, essayant de rester calme. t'aimes pas qu'on te résiste de cette manière et pourtant, c'est sans doute ça qui t'as charmé chez ellie. charmé alors que t'aurais dû rester loin d'elle. avec quel argent ? ta question n'a rien de blessante, tu veux juste qu'elle se rende compte. celui que je te donne pour la pension d'avalyn ? y'a bien mieux à faire avec ... lui acheter des vêtements, des peluches, j'sais pas... tu prends une légère inspiration, pesant chacun de tes mots avant de parler. ellie. laisse-moi prendre soin de toi au moins ce soir. tu souffles finalement. tu jettes un regard vers l'horloge, ça fait presque une demi-heure que vous êtes la. sans savoir quoi vous dire. ça a toujours été comme ça de toute manière. non ? à part coucher ensemble, vous ne partagez pas grand-chose. bien triste quand on sait que vous avez une fille. un accident, certes, mais tu ne peux pas t'empêcher de l'aimer ta petite, au fond. je ... peux m'arranger pour rester. si tu veux. tu ajoutes. tu te débrouilleras. tu trouveras une excuse. n'importe laquelle. tu sais pas. tu passes ta main dans tes cheveux, espérant convaincre la jeune femme sans savoir pourquoi.

y'a cinq ans entre moi et le suivant ... et puis. on a pas l'même père en faite. l'mien s'est barré en mettant ma mère en cloque. et soudainement tu comprends. Tu comprends pourquoi tobias est finalement venu à la maternité il y a un peu plus d'un an après n'avoir donné aucune nouvelle pendant presque six mois. Tu comprends pourquoi il assume tant bien que mal sa paternité, pourquoi il ne t'a tout simplement pas abandonné. Il tente de ne pas reproduire ce que son père lui a fait subir. Il tente de ne pas faire vivre à avalyn ce que son père lui a fait vivre à lui. Tu ne sais pas trop comment réagir face à cette révélation. il y a treize ans d'écart entre mes plus jeunes sœurs et moi. On n'a pas le même père non plus. Pourtant j'les traite pas différemment des autres. quoi que si, un peu quand même. Parce qu'au final, gemma et hermione, tu les élèves un peu comme tes filles, comme avalyn, comme ton neveu Henry. j'suis désolée pour ton père.. que t'aies été obligé de grandir sans lui. tu ne sais pas si ça vaut grand chose, mais voilà, c'est dit. et puis, tu sous-entends aussi un peu des remerciements, pour ne pas avoir laissé tomber votre fille. Parce qu'il aurait pu le faire. j'ai jamais été trop présent pour eux. quand les deux plus jeunes sont nés, j'étais en pleine crise d'ado, et c'était pas tendre à voir. et là tu souris sincèrement pour la première fois depuis ton arrivée à l'hôpital. c'est bizarre, mais t'aimes bien apprendre des choses sur la vie de tobias, t'aimes bien qu'il te raconte ces petites choses qui ne sont pas vraiment importantes, mais qui te permettent de mieux le connaître. chez nous, les plus grands ont dû prendre le rôle de parents de substitution. Pas vraiment l'idéal comme style de vie. résultat alex et ben ressemblent plus à des parents à tes yeux que tes propres parents. et puis après tout, c'est alex ta tutrice légale maintenant, pas lynette. arrête. t'as le droit de sortir, de vivre. ne te jettes pas la faute. tu soupires aussi, tu baisses le visage, tu regardes tes baskets. Il a peut-être raison. Le truc, c'est que t'es mère, t'as pas le droit de laisser ta fille pour sortir avec tes copines. Il faut que t'assumes, et parfois t'as encore un peu de mal. Pas facile d'être mère à dix-sept ans, encore moins quand la plupart des membres de ta famille ne te soutiennent pas. C'est peut-être pour ça que t'as pas trop envie de rentrer cette nuit, parce qu'ils vont t'engueuler s'ils apprennent que t'as laisser ava à lynette, que t'as dû aller à l'hôpital. Mais tu ne peux pas laisser tobias te payer une nuit d'hôtel. Déjà qu'il te verse une pension tous les mois. avec quel argent ? ouch, ça fait mal, même s'il n'a pas tort. C'est clair et net que tu 'nas pas les moyens de te payer une chambre d'hôtel, ou même la moitié. Tu le pourrais, mais mieux vaut que tu gardes tes maigres économies, non ? celui que je te donne pour la pension d'avalyn ? y'a bien mieux à faire avec ... lui acheter des vêtements, des peluches, j'sais pas... tu lèves les yeux au ciel, il a raison et ça te saoule totalement. et du lait, des couches... parce qu'au final c'est ce que t'achètes le plus, ce qui te coûte le plus cher. ellie. laisse-moi prendre soin de toi au moins ce soir. il souffle, certainement parce que ton comportement l'exaspère un peu. T'es trop bornée, tu l'as toujours été. Mais ses mots te rendent heureuse, tu en sais pas pourquoi. Tu réfléchis quelques secondes avant de capituler.Bien. OK, t'as gagné. Juste ce soir. mais tu sais que ça ne sera pas "juste ce soir". Parce que votre relation, elle aurait dû s'arrêter il y a bien longtemps. Ça aurait dû être juste une fois, et encore, même pas. Il regarde l'horloge, t'en fais de même. Il commence à être tard, avalyn devrait déjà être au lit. Alors tu te lèves de ta chaise. On devrait y aller. tu ne sais pas trop si t'es censée reprendre avalyn. Sortir de l'hôpital ne va pas être aisé si vous ne voulez pas être aperçus ensemble. je ... peux m'arranger pour rester. si tu veux. ça te choque, t'en reste bouche bée. Pas que tu n'aimes pas sa proposition, mais tu sais qu'il est en couple, et qu'il te propose de mentir à sa copine pour venir avec toi. Avec vous. Mais qu'est ce que ça te fait plaisir ! T'essayes de ne pas sourire bêtement en hochant la tête de haut en bas. reste. mais seulement si t'es sûr de ne pas avoir d'ennuis.

sans doute qu'inconsciemment, tu voulais pas qu'avalyn ai à subir ce que t'as subis étant gamin. certes, t'étais assez jeune quand ta mère s'est mise en couple avec ton beau-père, mais t'as quand même vécu quelques années sans aucun repère masculins. et puis t'as entendu plein de truc qu'un gosse aurait pas du entendre. tu retiens un soupir. il y a treize ans d'écart entre mes plus jeunes sœurs et moi. on n'a pas le même père non plus. pourtant j'les traite pas différemment des autres. j'suis désolée pour ton père.. que t'aies été obligé de grandir sans lui. tu te contentes de hausser les épaules, te pinçant légèrement les lèvres. tu sais pas ce que tu dois révéler et ce que tu dois pas dire. t'aimerais rester détaché de toute cette histoire, mais c'est un peu compliqué. d'après ma mère, c'était un connard, enfin bon. c'est mon beau-père qui m'a élevé. je le considère comme mon père. même si du coup fitzgerald, c'est l'nom de jeune fille de ma mère ... c'était pas si terrible que ça. c'pas comme s'il était arrivé alors que t'avais dix ou douze ans. t'étais encore tout gamin, t'as jamais vu que lui aux côtés de ta mère. tu écoutes silencieusement ellie. les plus grands qui jouent les parents. ça doit pas être simple à gérer, tout ça. tu retiens un soupir, finalement c'est pas trop la merde de ton côté, niveau famille.

et du lait, des couches... tu ris un peu, parce que clairement t'as pas pensé à ce genre de trucs. clairement, tu devrais pouvoir y penser, mais t'es pas vraiment présent. enfin. tu peux pas, en réalité. c'est beaucoup trop compliqué à gérer et t'as pas foncièrement envie de terminer en taule pour attouchements sur mineure. tu essayes de convaincre ellie pour qu'elle te laisse payer une chambre pour la nuit. t'aimes pas qu'on te tienne tête, mais tu tentes de rester le plus calme possible, sachant que ta fille s'est endormie dans tes bras. bien. ok, t'as gagné. juste ce soir. on devrait y aller. tu te mords le bout de la langue. c'est une connerie comme ça que tu lui avais sortie la première fois. et dire qu'il n'y aurait même pas dû y avoir une nuit. tu termines par hocher la tête, lui proposant de rester. tu sais pas encore comment tu vas te débrouiller, mais tu vas bien trouver une excuse potable. enfin, tu espères. reste. mais seulement si t'es sûr de ne pas avoir d'ennuis. tu t'empêches de rire nerveusement. forcément, t'auras des ennuis. mais bon, c'est comme ça, ce sont tes décisions. récupère avalyn. t'es venue en voiture, je suppose ? attends moi au bout du parking. je passe un coup de fil et je vous rejoins avec ma voiture. parce que clairement, tu ne peux pas te balader l'hôpital avec un bébé paisiblement endormis dans les bras. tu laisses evie récupérer avalyn. réfléchissant à ce que tu vas bien pouvoir raconter pour justifier passer une nuit dehors. quoiqu'en réalité t'as pas besoin de te justifier, mais bon. c'est comme ça.

d'après ma mère, c'était un connard, enfin bon. c'est mon beau-père qui m'a élevé. je le considère comme mon père. même si du coup fitzgerald, c'est l'nom de jeune fille de ma mère ... t'écoutes tobias te parler de sa famille, de son père et de son beau-père. C'est la première fois depuis votre rencontre. La première fois en presque deux ans. C'est quand même dingue que vous n'aillez quasiment jamais eu de discussion sérieuse, que vous ne connaissiez rien de l'un et de l'autre. Honnêtement, tu commences presque à le regretter. T'aimerais en savoir plus, mais tu n'oses pas demander, tu n'oses pas poser de question, parce que tu en sais pas encore comment il réagirait. Et puis il commence à être tard, avalyn s'est endormie, il est l'heure de partir d'ici. Et contre toute attente, vous décidez d'aller à l'hôtel. C'est improbable. Tu ne t'attendais pas à ce que ta soirée finisse comme ça. Mais si. récupère avalyn. t'es venue en voiture, je suppose ? attends moi au bout du parking. je passe un coup de fil et je vous rejoins avec ma voiture. tu t'exécutes, tu ne cherches pas à discuter pour une fois. Tu reprends délicatement avalyn dans tes bras, essayant de ne pas trop la secouer afin de ne pas la réveiller. Il ne manquerait plus qu'elle se remette à pleurer. Mais non, vous avez de la chance, elle est trop crevée pour réagir à ce changement de bras. T'ouvres la porte de la salle de repos, tu vérifies qu'il n'y a personne dans le couloir avant de sortir. Ni vue ni connue. Tu traverses les longs couloirs blancs de l'hôpital, direction la sortie. Une fois sur le parking, tu rejoins ta voiture - ou plutôt celle que t'empreintes à ta mère - et t'installes avalyn dans son siège auto. Et tu suis les instructions de ton amant, tu conduis jusqu'au bout du parking, et t'attends. T'espères qu'il ne sera pas long. T'espères qu'il ne va pas changer d'avis, qu'il ne va pas vous planter là. Mais t'as confiance en lui, particulièrement ce soir. Il avait l'air sincère. Il avait l'air de vouloir passer du temps avec sa fille, qu'il voit si rarement. Il avait l'air de vouloir t'aider alors qu'il n'est clairement pas obligé de le faire. Quelqu'un d'autre t'aurait dit de rentrer chez toi. Mais tobias, il n'est pas comme les autres.

cette discussion ne mène à rien. ne vous aides pas. tu ne sais pas ce que tu fais, tu ne sais pas pourquoi tu continues de voir, de fréquenter, de coucher avec ellie. c'est une erreur. une très grosse, trop grosse erreur. et pourtant, tu continues de jouer, de t'enfoncer dans le mensonge, les regrets. tu ne sais pas pourquoi tu veux dormir avec ellie à l'hôtel. sans doute pour passer du temps avec ta fille, pour essayer d'être la, au moins quelques heures dans sa vie. tu ne sais pas. t'essayes de pas faire comme ton père, de pas être absent, de pas laisser un enfant sans son père. tu te mords la lèvre, tu laisses la jeune mère s'éloigner avec votre fille. tu soupires, tu te laisses tomber sur une chaise, sortant ton téléphone pour appeler celle avec qui tu es censé être. tu prétextes rester avec un ami qui va mal, t'es censé être inquiet pour lui. et demain tu demanderas à un collègue de jouer le jeu. tu sais pas. tu verras bien. tu ranges rapidement tes affaires et tu rejoins la jeune femme en voiture. tu passes une main sur ton visage, sortant du véhicule pour t'accouder à la fenêtre de la voiture d'ellie. t'as ce qu'il faut pour ellie demain matin ? des biberons, je sais pas ... tu te mords la lèvre, tu t'en veux de ne pas savoir ce qu'il faut pour ta fille. tu retiens un soupir, passant une main sur ton visage. bon. on se rejoint là-bas ? tu marmonnes finalement, te redressant et remontant en voiture. tu laisses ellie prendre la tête avant de t'engager sur la route à ton tour. il ne te faut que quelques minutes pour faire le voyage jusqu'à l'hôtel de la ville, et il ne te suffit que de quelques phrases pour demander une chambre et, si possible, un lit pour bébé. tu ignores le regard que te lance la réceptionniste et tu oses espérer que d'ici quelques minutes, elle aura oublié ton visage. tu aides ellie à porter le sac qui contient sans doute les affaires d'avalyn et vous vous retrouvez tous les trois dans une petite chambre. un lit double. un lit pliable pour bébé. tu te mords la lèvre, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire.

tu es assise dans ta voiture, t'observes les gens regagner leurs voitures, t'essayes de deviner la raison de leur présence ici. Maladie ? Simple check-up ? ton regard se pose sur une famille, des parents et un petit garçon qui doit avoir un ou deux ans de plus qu'avalyn. Et ça te brise le cœur. Parce que tu n'es pas sûre d'avoir un jour la possibilité de vivre ça avec tobias. T'es pas sûre d'avoir un jour l'occasion de sortir d'un bâtiment en sa présence sans avoir peur que quelqu'un vous surprenne. T'es même pas sûre qu'avalyn puisse avoir cette chance là un jour. t'as ce qu'il faut pour avalyn demain matin ? des biberons, je sais pas ... tu sursautes et tu poses instinctivement une main sur ton cœur qui bat à toute vitesse. t'étais trop perdue dans ta contemplation que tu n'as même pas entendu tobias s'approcher et s'accouder à ta vitre ouverte. tu tournes la tête vers lui, puis tu hoches la tête. oui, j'ai tout ce qu'il faut pour tenir jusqu'à demain au moins. tu ne feras aucun commentaire sur le je sais pas de tobias, même si t'es consciente qu'il devrait savoir. Parce qu'avalyn est sa fille aussi, même s'il ne la voit pas souvent. mais tu ne dis rien, tu préfère te taire. L'ambiance est déjà on ne peut plus bizarre ce soir, alors pas besoin d'en rajouter. Votre situation est trop compliquée, et t'aimerais qu'elle le soit un peu moins. T'aimerais ne pas être la seule à devoir t'occuper d'avalyn, pouvoir compter sur lui une fois de temps en temps pour sortir, ou juste pour te reposer un peu. Mais ce n'est pas possible, tu le sais. bon. on se rejoint là-bas ? nouveau hochement de tête. Tu regardes tobias rejoindre sa voiture et tu prends la tête du petit cortège. Il n'y a pas beaucoup d'hôtels à burlington. Pas question de payer des fortunes au Hilton, alors vous vous contenterez du petit hôtel de la ville, près du centre. Vous vous garez sur le parking, tu sors avalyn, la gardant dans tes bras. Pourvu qu'elle ne se réveille pas. tu laisses à tobias le soin de prendre le sac à langer de votre fille, et d'aller parler à la réceptionniste, qui vous regarde tour à tour avec un air bizarre. T'imagines que voir un homme de presque trente ans débouler avec une adolescente et un bébé, ça doit forcément intriguer un peu. Mais bon, elle vous laisse quand même la clé d'une chambre que vous rejoignez rapidement. Rien de bien fantastique : un lit double, un lit pliable pour bébé, une déco loin d'être moderne. Mais ça suffira pour une nuit. Vous restez là, immobiles un moment. Tu ne sais même pas quoi dire pour briser ce silence malaisant. C'est bizarre quand même, que vous soyez aussi gênés alors que vous couchez ensemble depuis deux ans. Mais cette fois-ci, il n'est pas question de sexe. Alors vous ne savez pas comment vous y prendre. C'est malheureux quand même. je vais changer avalyn et la mettre en pyjama. Tu peux... j'sais pas. tu ris nerveusement, parce qu'en vrai tu n'as aucune idée de ce qu'il va se passer maintenant. la situation est bizarre, gênante presque. Tu prends une couche et le pyjama de ta fille dans le sac et tu t'éclipses dans la salle de bain. Tu n'y restes pas longtemps, tu ressors avec une avalyn changée, encore endormie. tu veux la coucher ? tu demandes, parce qu'en un an il n'a jamais mis sa fille au lit, et peut-être qu'il en a envie. Peut-être.

oui, j'ai tout ce qu'il faut pour tenir jusqu'à demain au moins. tu hoches la tête en silence. t'as presque honte de pas savoir de quoi ta fille a besoin alors qu'elle a déjà plus d'un an. mais, si tu le pouvais, sincèrement, tu aurais été la pour elle et pour ellie. mais tout est trop compliqué dans ta vie. t'as trop joué et t'as perdu. t'es obligé de gérer deux vies différentes qui ne vont pas du tout ensemble. tu retiens un soupir. tu te mords la lèvre et tu termines par rejoindre ta voiture, laissant ellie prendre la route la première. tu ne mets pas longtemps à la rejoindre devant l'hôtel, récupérant le sac avec les affaires d'avalyn. tu lances un regard noir à la réceptionniste qui vous observe un peu bizarrement. une fois arrivé dans la chambre et la porte fermée derrière vous. tu ne sais pas quoi dire. tu te rends compte que tu sais pas comment tenir une conversation avec ellie malgré le temps depuis lequel vous vous connaissez. après tout, en général, vous vous voyez juste pour coucher ensemble, non ? tu retiens un soupir, passant une main sur ton visage. je vais changer avalyn et la mettre en pyjama. tu peux... j'sais pas. tu te racles faiblement la gorge, laissant la jeune femme s'éclipser dans la salle de bain pour changer votre fille. quant à toi, tu te laisses tomber sur le lit, ton avant-bras reposant sur devant tes yeux. tu restes silencieux, pensif, incapable de savoir quoi faire. tu veux la coucher ? tu sursautes presque en te redressant. tu n'as pas entendu ellie revenir et tu restes encore silencieux un moment. tu sais pas faire ça toi. putain, tu devrais savoir le faire. tu devrais déjà avoir mis ta fille au lit. tu hoches presque timidement la tête. avalyn dort déjà, tu sais pas vraiment si ça compte en réalité. tu récupères le plus doucement possible la petite, ne souhaitant pas la réveiller pour rien. elle a sans doute besoin de dormir après les cris et les pleurs de cette après-midi. tu couches doucement avalyn, remontant la couverture sur son corps. et tu restes un moment la à l'observer dormir paisiblement. j'suis désolé. tu souffles doucement, retenant un soupir. de tout ça. de pas pouvoir être la. tu secoues la tête. tu l'es sincèrement. t'es vraiment désolé de cette situation. t'aimerais pouvoir l'aider comme il se doit, pas juste lui donner de l'argent. parce que ça, tu peux le faire. tu pourrais même lui donner plus que ce que tu lui donnes actuellement. tu te redresses, passant une main dans tes cheveux.

t'étais loin, très loin, de t'imaginer que tu finirais la journée dans une chambre d'hôtel avec tobias et avalyn. Comment aurais-tu pu penser ça de toute manière ? Vous ne passez que très rarement de temps tout les trois, et il n'était pas prévu que tu vois tobias aujourd'hui. Mais vous êtes quand même là, tout les trois, ensemble. Et tu ne sais pas si la sensation que tu ressens est de la joie, de la nostalgie ou de la peine. Peut-être bien les trois en même temps. La joie d'être en famille avec avalyn et son père - pour qui il se pourrait bien que t'aies des sentiments sans vouloir l'admettre -. La nostalgie parce que ça te donne le goût de quelque chose que tu n'auras pas, que tu n'as jamais connu et que tu ne connaîtras certainement jamais. Et la peine, parce que cette situation, elle te crève le cœur petit à petit. Tu sais que c'est mal. Tu sais que t'aurais dû rentrer. Tu sais que tu n'aurais pas dû lui dire de rester. Mais t'en avais trop envie. T'as envie de passer du temps avec lui. Tu ne devrais pas, bordel ! C'est ce que ta conscience t'hurle depuis que vous avez commencé ce jeu débile, depuis les premiers sms, les premiers snaps, les premiers baisers... T'aurais dû tout arrêter avant que ça prenne des proportions trop importantes. Avant de tomber enceinte d'avalyn. Mais maintenant c'est trop tard, vous avez une petite fille d'un an, vous ne pouvez pas vous sortir de cette putain de situation. Mais est-ce si terrible pour toi ? Pas tellement, parce que t'aimes passer du temps avec tobias. T'aimes trop ça. Tu le laisses prendre votre fille dans ses bras, essayant de ne pas la réveiller, et tu l'observes la coucher dans le lit pliable, la border, la regarder. Et ça te ferait sûrement fondre si tu ne ressentais pas cette désagréable sensation au fond de ton estomac, au fond de ton cœur trop facilement influençable. C'est la première fois qu'il couche avalyn en un an. Ça te bouffe, parce que t'aimerais que ta fille puisse connaître son père pour de vrai. T'aimerais construire une vie familiale avec eux. Tobias, Ellie et Avalyn. j'suis désolé. tu retrouves tes esprits alors que t'étais perdues dans tes sombres pensées. Tu te concentres de nouveau sur tobias qui te tourne encore le dos, penché au dessus du lit d'avalyn. de tout ça. de pas pouvoir être la. ton cœur se serre, ça te fait mal tu ne sais même pas pourquoi. T'aimerais lui dire que ce n'est pas grave, que tu ne lui en veut pas. Que t'arrives à te débrouiller seule sans lui. Mais tu mentirais, et t'es une bien trop mauvaise menteuse. Pourtant t'as pas envie de le laisser dans cet état, de le laisser culpabiliser. Alors tu t'approches, tu glisses une main sur son dos, son omoplate, son épaule. Doucement, avec délicatesse. Ne pas le brusquer, ne pas l'énerver. Il ne faut pas que tu t'en veuilles. La... Notre situation est compliquée. Je ne t'en veux pas. tu comprends qu'il ne puisse pas passer plus de temps avec vous. Tu comprends qu'il ne veuille pas avoir de problème, qu'il soit dans l'obligation de passer du temps à l'hôpital. Le seul truc que t'as du mal à comprendre, c'est qu'il reste avec sa petite amie malgré tout ça. Mais c'est son choix, pas le tiens. Et puis au moins t'es là ce soir, c'est déjà pas mal. même si t'en voudrais plus. Beaucoup plus.